Misologie - Fragment Premier
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler
Dans un monde où rien n'existe
A l'exception d'une attente insurmontable
La douleur de l'espoir persiste
Agonisant sur le sable
Un sable imbibé de ce sang
Que l'on retrouve constamment
Sur tous les lieux que j'ai visités
Immortalisant ainsi mon passé
Immortel dans la mort
Elle qui se penche sur le sort
Du triste sbire déchiré
Entre la démence et la lucidité
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Ainsi leur sort en avait été décidé
Par une forme quelconque de hasard possédé
Car ces yeux n'avaient pas de paupières
Rendus impuissants à fuir du regard la misère
Puisque telle était leur destinée ils virent
Que les anciens ne sont pas sur la voie du sage agir
Comme l'espoir enfantin le voudrait laisser désirer
Mais plutôt dans l'au-delà, seuil du souffle dernier
Deux yeux figés par l'effroi fixent
Au fond d'une profonde gorge exécrable
La noirceur des eaux du Styx
Et leurs lents mouvements insaisissables
Ces yeux oubliés n'ont jamais cligné
Mais par leur tout-puissant créateur sont voués
Devant les flammes de l'éternité
A voir les sombres eaux couler