Текст песни Omne Datum Optimum - Les Moissons Ecarlates

Arraché à cette terre qui m'aura vu grandir, du giron de ma mère par des hommes en cirés, sous une pluie battante, dans un camion bâché, prie sainte-mère Hathor, pour tes enfants martyrs.
Quittant la terre promise et les verts pâturages, sur les chemins cahoteux d'un cruel destin. Et bientôt d'entrevoir les funestes desseins, des laquais et servants des chaînes d'abattage.
Traversant le village, vers quelle destination.... les effluves de la mort envahissent la vallée... mes frères et moi rêvons aux vastes champs de blé, qui s'étendent au delà du camp de concentration.
Les enfants affolés, vers le fond du wagon, se serrent les uns les autres, en une mêlée tremblante, tandis que les bourreaux, jusqu'à notre descente, nous insultent et nous traitent de la pire façon.
Je m'emploie à prier pour de beaux lendemains,
Pour retrouver ma mère, pour retrouver ma couche...
De ma vie je n'aurai de cadavre dans la bouche,
De ma vie je n'aurai d'autre sang sur les mains...
Dans un enclos réduit on parque les survivants, une scène d'apocalypse se dessine devant nous : ils protestent et ils crient en roulant des yeux fous, piétinant les plus faibles, piétinant les mourants.
Au delà de ce monde, de ces couloirs sans fin, jalonnés ça et là par des traînées de sang, où l'on tue, on torture, on arrache nos dents, on mutile mes frères avec zèle et entrain.
Il en est devant moi qui luttent et se débattent, et malmènent ces sadiques que n'émeuvent nos pleurs. Tant de soins inutiles pour ces êtres sans coeur, qui nous achèveront à grand coups de matraque.
C'est le temps des adieux, des regards terrifiés, du gaz ou du couteau : ma pauvre mère est morte, elle m'aura précédé par delà cette porte, sans que je n'aie pu une dernière fois l'embrasser...
Oserais-je espérer de plus beaux lendemains ?
Pour retrouver ma mère on me pousse dans la douche...
De ma vie je n'aurai de cadavre dans la bouche,
De ma vie je n'aurai d'autre sang sur les mains...
Suis-je donc le Rebis, l'agneau sacrificiel ? i m'aura vu grandir, du giron de ma mère par des hommes en cirés,
Suis-je un bouc émissaire, ou quelque vache à lait ?
Victime résignée d'une chaîne industrielle, qui à l'alimentaire s'est bien substituée...
Oui je suis le Veau d'Or, dans lequel se reflètent, la cruauté sans borne et la cupidité, qui toute ma vie durant m'auront accompagné, de mon lieu de naissance jusque dans votre assiette.
Puissions-nous leur offrir de plus beaux lendemains...
Puis-je au moins espérer que ces paroles vous touchent...
De ma vie je n'aurai de cadavre dans la bouche,
De ma vie je n'aurai d'autre sang sur les mains...