l'habitude nous joue des tours
nous qui pensions que notre amour
avait une santé de fer
dès que sèchera la rosée
regarde la rouille posée
sur la medaille et son revers
elle teinte bien les feuilles d'automne
elle vient à bout des fusils cachés
elle rongerait les grilles oublieés
dans les prisons s'il n'y avait personne
moi je la vois comme une plaie utile
marquant le temps d'ocre jaune et de roux
la rouille aurait un charme fou
si elle ne s'attaquait qu'aux grilles
avec le temps tout se dénoue
que s'est t-il passé entre nous
de petit jour en petit jour
à la première larme séchée
la rouille s'était déposée
sur nous et sur nos mots d'amour
si les fusils s'inventent des guerres
et si les feuilles attendent le printemps
ne luttons pas comme eux contre le temps
contre la rouille il n'y a rien a faire
moi je la vois comme une déchirure
une blessure qui ne guérira pas
notre histoire va s'arrêter là
ce fut une belle aventure