Chevaux, chevaux, pavés, sabots, pavés
Sabots, glaise et sabots, chevaux et routes
Chevaux et nuits, ô grands chevaux levés
À l'horizon dans les soleils qu'ils broutent
J'ai des chevaux qui traversent mes flammes
Foulant ce feu comme un herbage vert
J'ai des rumeurs de chevaux dans mes drames
Tout un arroi de galops et de fers
Chevaux toujours. L'aurore est un cheval
Qui s'ébrouant chasse au loin les corneilles
J'ai des chevaux pour hennir tout mon mal
Et des poulains où mes amours s'éveillent
Faire un destin mes doigts dans les crinières
Et respirer sueur, paille et fougère
L'arôme noir des profondes litières
Comme l'odeur des âges légendaires
Sceptres et cœurs, triomphes et famines
Rouges adieux portés sur des juments
Je vous contemple et vois qu'éperdument
Fulgure aux cieux la race chevaline