Toutes ces puériles ambitions, tangibles ou utopiques
J'ai bien peur qu'il n'en reste plus rien
Toutes ces viscérales prétentions, discrètes ou lyriques
J'ai bien peur qu'il n'en reste plus rien
Toutes ces grises actions, réfléchies ou hystériques
J'ai bien peur qu'il n'en reste plus rien
Comme autrefois qui ressurgit dans la violence
Choc d'une conscience qui se voulait fulgurante
Tout ce qu'elle consume n'a plus réellement d'importance
Blanc devient noir, devient blanc, devient noir
Du jour au lendemain plus rien n'est la même chose
En quelques secondes la polarité brise puis se décompose
Un magnétisme émietté en quelques proses
Blanc devient noir, devient blanc, devient noir
L'existence va trop vite et pourtant rien n'y parait
Les cicatrices s'effacent avant même les plaies
Une agonie immortelle qui ne croit pas aux regrets
Blanc devient noir, devient blanc, devient noir
Mais ces blessures béantes, creuses d'un gouffre abyssal
Absorbées du néant qui les empêche d'être fatales
Elles envoient chaque instant dans le vide sidéral
Impunément, comme le malhonnête vandale
Heurtée d'amplitude une coquille d'âme se fossilise
Paralysée de stupeur d'une immémoriale hantise
Piégée au moment où elle croyait au prestige
Comme si la métaphysique riait d'une bonne blague grise
Blanc devient noir, devient blanc, devient noir
Tous ces pauvres gens, que j'ai aimés ou haïs
J'ai bien peur qu'ils ne m'inspirent plus rien