Au début
La vie n’est rien
A peine un cri
Avant d’avoir ouvert ses mains
Un jour on vit
Et le rideau se lève
Et l’on s’avance
Sous le rideau
Et puis l’on fait des gestes
Et puis l’on dit des mots
Où va le jour
D’où vient la nuit
Pourquoi le ciel
Comment la vie
Le temps de le savoir
Il est trop tard
Et quand le coeur
Se met à nous quitter
Pour aller se poser ailleurs
Pour se brûler à d’autres coeurs
On croit que l’heure est arrivée
De conquérir le coeur du monde
On court et l’on sait à peine marcher
On confond prendre avec aimer
Et l’on se perd
Et puis un jour en tombant des nuages
On n’a que quelques rides pour bagage
Alors il faut se battre
Et l’important n’est pas de perdre ou de gagner
C’est de choisir entre vouloir et renoncer
Mais on parle d’abord et puis l’on pense après
On dresse un mur à coups de déraison
Et l’on fait soi–même sa prison
On se cache l’horizon
Pour mieux rêver de liberté
Ou d’une hirondelle oubliée
Au coeur d’une chanson
On fait une montagne d’un oiseau
Comme on ferait
Une Camargue d’un roseau
Et le temps passe
Et la feuille rougit trop tôt
Avant décembre on veut encore
Gagner quelques secondes
C’est alors
Que l’on aime
Qu’on revit
Sa bohême
En guettant
Le rideau
Qui nous guette
Là–haut
Et l’on court
Avant l’heure
Et le jour
Mais !
Au début
La vie n’est rien
A peine un cri
Avant d’avoir ouvert ses mains
Un jour on vit