Le samedi, quand on a oublié l'heure,
Que le métro a cessé son va-et-vient,
Sans nous presser, en marchant vers ta demeure
On est heureux avec des riens
Chaque dix pas, sous une porte cochère
On se blottit et nos deux corps n'en font qu'un
Loin du regard malicieux des réverbères
On est heureux avec des riens
Le jour qui cherche à se lever
Nous dit "Allez
Reprenez votre chemin"
On obéit juste un instant
Évidemment
Pour s'arrêter un peu plus loin
Notre parcours est semé de fantaisie
De rires clairs s'élançant vers le matin
Rien ne sert de nous compliquer la vie
On est heureux avec des riens
Tout en marchant si, par hasard, je fredonne
Ta voix se mêle à ma voix pour le refrain
Rythmé par le bruit de nos pas qui résonnent
On est heureux avec des riens
Nous jouons à nous rencontrer
Et pour flirter
C'est une occasion rêvée
Pour ce, j'appelle à mon secours
Les mots d'amour
Que j'avais dits le premier jour
Mais lentement, nous arrivons de la sorte
Dans ton quartier, dans ta rue et c'est la fin
Faut ce qu'il faut, quelques pas et c'est ta porte
Ta main se crispe dans ma main
Nous restons là, frissonnant de tout notre être
Quelques instants que l'on vole au lendemain
Puis regardons tristement vers ta fenêtre
Où tes parents veillent sans fin
On se donne un dernier baiser
Et puis ça y est
Jusqu'à samedi prochain
Une voix dit en mon cœur lourd
"Encore huit jours
Pour être heureux avec des riens"
Mais quand j'aurai trouvé un meublé,
Pour te garder
J'irai demander ta main
Et avec une augmentation
De mon patron
Nous serons heureux
Heureux avec des riens