Dans l'obscurité nocturne
Et la brume épaisse du lieu où la mort se cultive
Les âmes rôdent, impérissables.
En ce lieu où je demeure, dégagé d'enveloppe charnelle
Pour un repos éternel,
Je suis mon corps et ce qui l'entoure.
Les yeux ont disparu des orbites de mon crâne
Le sang ne coule plus dans ce corps raide et pâle
Lentement les vers se nourissent de mes chairs
Déjà apparaît la lune
Des ombres se dessinent.
Dans cette atmosphère lugubre
Je devine leur regard m'observant dans le noir
Le bruit sourd du déplacement du socle du cercueil me fait frémir
Le froid enlace mon corps livide
Ils me tirent de ma sépulture
Les articulations s'étirent et cèdent, les os se brisent comme du bois mort
Mon cadavre démembré retombe dans les poussière et les cendres,
Remuant les odeurs de chairs putréfiées.
La peau s'effrite et se déchire tandis qu'ils parviennent à extirper mon cadavre de
son antre
Et le place sur la pierre.
Un douloureux requiem se fait entendre,
Orchestrant l'autopsie finale.
Une lame plonge dans ma gorge et m'éventre sur toute la longueur
La vermine s'en échappe, me ronge de l'intérieur,
S'enfuit des os qui craquent.
Mes complaintes se meurent, s'égarent parmi les tombes.
Mes angoisses demeurent, déchirant la nuit sombre.
Impuissant devantles acyes de l'Innomable
Ma décomposition reprend son cours
Le temps m'engloutit, minute par minute.
Tandis que se meure mon âme déchirée,
Le soleil se lève sur ma dépouille mutilée.